A Propos de l'InSHS de PoSTer Colloque international pluridisciplinaire – Libreville, 11-13 novembre 2026 : Penser de nouveaux paradigmes du développement dans les territoires africains : l’apport de l’Innovation en Sciences Humaines et Sociales (SHS) Les territoires africains sont confrontés à de profonds défis démographiques, environnementaux, socio-économiques et urbains. Dans ce contexte, les modèles de développement hérités montrent leurs limites face aux réalités du continent. Ce colloque, organisé par le Groupe de recherche PoSTer et le Centre d’Études et de Recherche en Géosciences Politiques et Prospective (CERGEP) de l’Université Omar Bongo, invite à repenser ces paradigmes en mobilisant l’innovation en SHS comme levier de transformation territoriale. Structuré autour de six axes thématiques — développement endogène, approches méthodologiques, dynamiques culturelles, résilience écologique, migrations, recompositions géopolitiques — l’événement offre un espace interdisciplinaire de réflexion, de co-construction et de propositions pour une Afrique résiliente et ancrée dans ses territoires. Plus d'information : https://espacesafricains.org Contacts : colloqueposter2026@gmail.com / poster_ujlog@espacesafricains.org 📍 Lieu : Université Omar Bongo, Libreville, Gabon 📅 Dates : 11, 12 et 13 novembre 2026 Argumentaire du Colloque
CONTEXTE ET JUSTIFICATION Les territoires africains font face à des défis multidimensionnels, notamment une croissance démographique rapide (avec une projection de 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050 selon l’ONU), des inégalités socio-économiques persistantes, des pressions climatiques accrues et une urbanisation galopante qui devrait concerner 60 % de la population africaine à la même échéance. Les modèles de développement hérités, souvent calqués sur des références occidentales, peinent à intégrer les spécificités culturelles, historiques et spatiales propres aux contextes africains (Amin 1976 : 201 ; Escobar 1995 : 10), marginalisant ainsi les savoirs locaux et limitant la résilience des territoires face aux crises globales. Dans ce cadre, les Sciences Humaines et Sociales (SHS) constituent un levier d’innovation essentiel pour repenser ces paradigmes en mobilisant des méthodologies participatives, des cadres théoriques décoloniaux et des outils interdisciplinaires. Ce colloque s’inscrit dans cette dynamique en s’appuyant sur les analyses critiques de Mkandawire (2001 : 290) quant à la nécessité de dépasser les visions étatistes et globalisées du développement, ainsi que sur les travaux de Ferguson (1990 : 255) portant sur les effets paradoxaux des politiques internationales en Afrique. Il vise ainsi à explorer comment l’innovation en SHS peut contribuer à transformer les approches du développement pour mieux répondre aux réalités territoriales africaines. Ainsi, le colloque explorera également les approches novatrices en SHS, notamment les méthodologies participatives et les outils transdisciplinaires, capables de répondre aux défis du développement durable en Afrique (Escobar 1995 : 10). Par ailleurs, l’objectif est de favoriser un dialogue interdisciplinaire et multipartenarial, pour co-construire des solutions adaptées aux contextes locaux, à l’image des critiques formulées par Mkandawire (2001 : 290) sur la nécessité de dépasser les visions étatistes et globalisées du développement. Enfin, le colloque cherchera à formuler des recommandations concrètes pour les politiques publiques et les initiatives de développement territorial en Afrique, en s’appuyant sur l’innovation pour une gouvernance plus inclusive et durable des territoires. Pour ce faire, il s’articulera autour de 6 axes thématiques : AXE 1 : REPENSER LE DEVELOPPEMENT TERRITORIAL : DECONSTRUCTION DES MODELES IMPORTES ET VALORISATION DES SAVOIRS LOCAUX Cet axe invite à une analyse critique des paradigmes hégémoniques du développement, fréquemment issus de cadres conceptuels occidentaux ou globalisés, dont l’application aux territoires africains révèle souvent une inadéquation avec les contextes historiques, culturels et sociaux locaux. Il s’agit d’examiner, à travers le prisme des SHS, les modalités d’élaboration de modèles plus endogènes et contextualisés, en procédant à une déconstruction systématique des approches exogènes, telles que celles promues par les institutions comme le FMI ou la Banque mondiale et en évaluant leurs impacts spatiaux et sociétaux sur les dynamiques territoriales africaines. Cet axe explore également la réintégration des savoirs endogènes, notamment les pratiques traditionnelles de gestion foncière, les systèmes agraires ou les mécanismes de solidarité communautaire, dans les stratégies contemporaines de développement. Il interroge les dialectiques entre modernité et héritages culturels dans les configurations urbaines et rurales, tout en considérant le rôle des récits historiques et des mémoires collectives comme fondements d’une approche territorialement ancrée. Les questionnements proposés incluent : de quelle manière les SHS peuvent-elles légitimer et formaliser les savoirs locaux face aux discours institutionnels dominants ? Quels instruments méthodologiques, tels que la cartographie participative, l’approche sensible ou l’analyse des traditions orales, permettent d’opérationnaliser l’intégration des réalités territoriales dans les politiques publiques ? Enfin, quelles études de cas exemplaires illustrent la capacité des communautés africaines à adapter des modèles importés aux spécificités de leurs contextes socio-spatiaux ? AXE 2 : INNOVATION EN SHS : NOUVELLES METHODOLOGIES ET LEUR APPLICATION AU DEVELOPPEMENT Cet axe met en lumière les approches méthodologiques novatrices émergentes au sein des SHS, qu’elles soient de nature qualitative, quantitative ou hybride, et examine leur potentiel transformateur pour appréhender et répondre aux enjeux complexes du développement en Afrique. Il vise à démontrer comment ces innovations – telles que l’ethnographie numérique exploitant les réseaux sociaux pour saisir les dynamiques sociales contemporaines, les démarches participatives de co-construction avec les communautés locales (comme la recherche-action), l’analyse spatiale et la géomatique pour cartographier les inégalités et les ressources territoriales, ou encore les approches interdisciplinaires croisant SHS et sciences naturelles (par exemple, socio-écologie ou études de résilience) permettent de renouveler les cadres d’analyse et d’intervention. Les questionnements qui sous-tendent cet axe incluent : dans quelle mesure les outils numériques, tels que le big data ou l’intelligence artificielle, peuvent-ils être adaptés aux contextes africains marqués par des infrastructures limitées ? Quels sont les avantages et les contraintes inhérentes aux approches participatives dans la conception et la mise en œuvre des projets de développement ? Enfin, comment les SHS peuvent-elles établir une collaboration féconde avec les sciences dites "dures" pour élaborer des solutions intégrées, à la fois robustes scientifiquement et ancrées dans les réalités territoriales africaines ? AXE 3 : DYNAMIQUES SOCIALES ET CULTURELLES : ROLE DES IDENTITES, DES PRATIQUES COMMUNAUTAIRES ET DES HERITAGES HISTORIQUES Cet axe interroge la manière dont les dimensions sociales et culturelles, trop souvent marginalisées dans les stratégies de développement conventionnelles, peuvent être mobilisées comme des vecteurs essentiels à l’élaboration de paradigmes plus inclusifs et résilients en Afrique. Il s’attache à explorer les interconnexions entre identité, pratiques collectives et résilience territoriale, en analysant notamment l’influence des systèmes de parenté et des réseaux communautaires sur l’économie locale et la gestion des crises, le rôle des langues, des arts et des patrimoines immatériels dans le renforcement de la cohésion sociale et le soutien au développement, ainsi que l’impact des migrations, qu’elles soient internes ou internationales sur la recomposition des identités territoriales. Il propose également une réévaluation des héritages coloniaux et précoloniaux dans la formulation des politiques contemporaines. Parmi les pistes de réflexion : comment les pratiques culturelles, telles que les marchés traditionnels ou les rituels, peuvent-elles inspirer des modèles économiques durables et ancrés localement ? Quelle place les jeunes générations occupent-elles dans la réinvention des identités territoriales face aux pressions de la globalisation ? Comment les nouvelles formes d’expression médiatique des récits numériques aux productions artistiques engagées contribuent-elles à la construction et à la diffusion de modèles territoriaux endogènes ? Enfin, de quelle manière les Sciences Humaines et Sociales (SHS) peuvent-elles contribuer à dépasser les conflits identitaires pour favoriser une intégration harmonieuse des dynamiques culturelles dans les projets de développement ? AXE 4 : DEVELOPPEMENT DURABLE ET RESILIENCE : CONTRIBUTION DES SHS A L’ADAPTATION CLIMATIQUE, LA GESTION DURABLE DES ECOSYSTEMES ET DES RESSOURCES Face à l’intensification des défis environnementaux, cet axe examine comment les SHS peuvent enrichir les approches du développement durable en articulant les dimensions humaines telles que les comportements, les perceptions et les modèles de gouvernance à la gestion des écosystèmes et des ressources naturelles en Afrique. Il s’intéresse aux perceptions locales du changement climatique et aux stratégies d’adaptation élaborées par les communautés, au rôle des SHS dans la médiation des conflits liés à l’accès aux ressources (eau, terres, forêts), ainsi qu’à la valorisation des savoirs écologiques traditionnels, comme les pratiques d’agriculture durable ou de gestion des pâturages. Il explore également les inégalités environnementales et leurs répercussions sur les populations vulnérables, en questionnant les dynamiques de justice spatiale dans les systèmes socioécologiques. Les pistes de réflexion incluent ; comment les récits et croyances locaux peuvent-ils être mobilisés pour renforcer la résilience des écosystèmes et notamment des sociétés humaines face aux catastrophes naturelles ? Quels outils issus des SHS permettent d’évaluer l’acceptabilité sociale des initiatives écologiques, telles que les projets d’énergies renouvelables ou de reforestation ? Enfin, comment les sciences humaines et sociales peuvent-elles favoriser une synergie harmonieuse entre la justice climatique et le développement territorial, afin de répondre aux enjeux écologiques tout en prenant en considération les réalités socio-économiques spécifiques à l'Afrique ? AXE 5 : MIGRATIONS ET DEVELOPPEMENT : IMPACTS ET APPORTS DES DYNAMIQUES MIGRATOIRES EN AFRIQUE Cet axe examine les migrations internes (rural-urbain), régionales et internationales comme des phénomènes structurants du développement territorial en Afrique. Il explore leurs impacts sur les dynamiques socio-économiques (transferts de fonds, urbanisation, marchés du travail), culturelles (recomposition des identités) et politiques (gouvernance transfrontalière), ainsi que leur potentiel comme levier d’innovation et de résilience. Les SHS sont sollicitées pour analyser les récits migratoires, les réseaux diasporiques et les tensions liées à la mobilité (conflits fonciers, xénophobie). Comment les migrations internes façonnent-elles les territoires urbains et ruraux ? Quel est le rôle des diasporas dans le financement et l’innovation du développement local ? Comment les sciences humaines et sociales peuvent-elles contribuer à l'élaboration de politiques migratoires inclusives et durables ? AXE 6 : GEOSCIENCES POLITIQUES ET PROSPECTIVE TERRITORIALE : INNOVATIONS DANS LES RAPPORTS DE FORCE ET RECONFIGURATIONS DU POUVOIR EN AFRIQUE Cet axe examine les dynamiques de pouvoir et les rivalités territoriales innovantes qui redéfinissent les stratégies de développement en Afrique. Dans un contexte de mutations géopolitiques accélérées - montée de nouvelles alliances comme l’Alliance des États du Sahel (AES), émergence d’élites politiques renouvelées dans certains pays africains, et affirmations de puissance comme le fait le Rwanda, l’Algérie ou l’Afrique du Sud dans un système mondial multipolaire sous tension ; l’Afrique se présente comme un révélateur des dynamiques géopolitiques contemporaines et des recompositions globales. L’innovation en sciences humaines et sociales permet d’interroger ces transformations et leurs implications sur la gouvernance, les conflictualités et les coopérations émergentes. La réémergence des coups d’État, la redéfinition des formes de succession politique, la fragilité de certains États et les ingérences extérieures remettent en question les modèles de développement établis au début des années 2000. La prospective territoriale éclaire sur ces recompositions en analysant les stratégies de consolidation du pouvoir, les logiques d’intégration régionale et la compétition autour des ressources stratégiques. Comment l’innovation en SHS renouvelle-t-elle l’analyse des dynamiques de pouvoir en Afrique ? Quels outils prospectifs permettent d’anticiper les recompositions politiques et territoriales ? Quel rôle jouent les alliances et les reconfigurations géopolitiques régionales face aux tensions globales ? Cet axe examine les tensions entre stabilité institutionnelle et remaniements géopolitiques, offrant une lecture innovante des trajectoires africaines dans un paysage mondial en mutation. BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE Amin, S. (1976). Unequal Development: An Essay on the Social Formations of Peripheral Capitalism. New York: Monthly Review Press. Assako Assako R. J (2020). Géographie transcendante : Outils conceptuels et méthodologiques pour géographier autrement en Afrique. Brahim, A. (2014). Innovations sociétales en Afrique : Pour une nouvelle approche du développement. Casablanca : Editions Afrique-Orient. Diop, M. (2010). Les nouveaux défis du développement en Afrique : Vers une innovation endogène. Dakar: Editions L'Harmattan. Ferguson, J. (1990). The Anti-Politics Machine: "Development," Depoliticization, and Bureaucratic Power in Lesotho. Cambridge: Cambridge University Press. Gwaindepi, M. (2018). Rural Development in Africa: A Geo-Developmental Approach. Harare: Zimbabwe Publishing House. Mbembe, A. (2001). On the Postcolony. Berkeley: University of California Press. Mkandawire, T. (2001). Thinking about Development: A Critical Perspective. Basingstoke: Palgrave Macmillan. Nkrumah, K. (1965). Neocolonialism: The Last Stage of Imperialism. London: Thomas Nelson & Sons. Sarr, A. (2012). La géographie du développement durable en Afrique : Approches critiques et alternatives. Dakar : Les Editions de l'Université Cheikh Anta Diop. Teshome, H. (2016). The Role of Indigenous Knowledge in the African Development Paradigm. Addis Ababa: University Press. Consignes et frais d'inscription CONSIGNES Les propositions de communications devront s’inscrire dans le cadre de l’un des six axes ci-dessus, correspondant à six ateliers qui se tiendront les 11, 12 et 13 novembre 2026 à l’Université Omar Bongo (Libreville, Gabon). Elles seront adressées par courriel (format Word) à ces deux adresses : colloqueposter2026@gmail.com / poster_ujlog@espacesafricains.org La date limite d’envoi des résumés est fixée au 7 décembre 2025. Le secrétariat du colloque enverra un accusé de réception aux personnes ayant fait une proposition de communication. Le Comité scientifique informera les auteurs des résultats de la sélection des propositions retenues au programme du colloque au plus tard 15 février 2026. Le texte intégral des communications retenues devra parvenir au secrétariat du colloque, selon les mêmes modalités que pour l’envoi du résumé, au plus tard le 14 juin 2026. Une version sous format d’article scientifique de ces communications pourra être adressée à la même date pour sélection en vue d’être publiée dans un numéro spécial de la revue Espaces Africains du Groupe de recherche PoSTer : https://espacesafricains.org/ FRAIS D'INSCRIPTION Les frais d’inscription des participants au colloque sont fixés respectivement comme suit :
Ces montants couvrent la documentation, les pause-café, les trois repas de midi (11, 12 et 13 novembre 2026) et la publication des actes pour les communications retenues par le comité scientifique. NB : Paiements par Mobile Money, Western Union, MoneyGram, et Ria au nom de Chancia Léonilde NYINGUEMA NDONG : + 241 74 92 54 97
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